Le manque de pardon est un fardeau trop lourd à porter
…Je me suis mise à pleurer dans la nuit et à repenser au chemin du pardon que je devais faire et j’avais trop mal parce que je m’en sentais incapable. Et puis j’ai énuméré tout le mal que ma mère m’avait fait et dans mon cœur j’ai senti une force qui me disait : A 3, tu décides de lui pardonner . Et cette phrase se répétait et se répétait jusqu’à ce que je le fasse. Et j’ai fait le même processus en répétant tous les péchés de ma mère en précisant que je lui pardonnais pour tout.
Et j’ai dit à Jésus que si je prenais ce chemin de pardon c’est rien que parce que je veux vraiment être son disciple et parce que je l’aime et que je sais que mon addiction l’attriste. Sinon, je n’aurais jamais pris ce chemin car il est beaucoup trop douloureux.
Et puis tout à coup, je me suis sentie légère comme une plume…
Comme si toute ma vie j’avais marché avec un fardeau sur mon dos et qu’à force de marcher avec, je ne sentais même plus la douleur, tellement j’étais habituée, attachée à ce fardeau jusqu’à croire qu’il faisait partie de moi alors qu’en fait, il était sur moi. J’ai réalisé que j’avais marché handicapée toute ma vie.
Et puis j’ai senti comme si une petite porte de mon cœur s’était ouverte et que les anges du ciel étaient contents car ils se réjouissaient d’avoir du travail à faire… c’était un vrai chantier.
Et puis aussi je me suis senti nue devant Dieu. Vraiment toute nue, et j’étais un peu gênée qu’il découvre ma misère, mon chantier. Tout ce travail que je lui donnais à faire en moi. Comme si j’étais un bébé délaissé, qui avait essayé de se débrouiller toute seule depuis toute ses années, mais qui n’y parvenait jamais puisqu’il ne faisait que de se salir.
La culpabilité m’éloignait de la Parole de Dieu
Je t’avais déjà dit que j’avais beaucoup de mal à prier et à lire la Parole, mais là j’ai eu un déclic, ces promesses sont là pour moi !
Et je ne dois pas attendre d’être normale, acceptable ou parfaite pour prier et proclamer les promesses de Dieu, c’est justement dans mon état d’incapacité que je dois y avoir recours et les réclamer.
Je me suis aussi souvenue d’un pasteur à Toronto qui racontait qu’une de ces connaissances lui disait qu’il essa
yait de suivre le Seigneur mais qu’il n’y arrivait pas. Et le pasteur lui a répondu « Surtout n’essaye jamais de faire ça, n’y pense même pas » je n’avais jamais bien compris ce qu’il voulait dire par-là. Mais là je crois que j’ai saisi….
Je dois juste déposer mon désir de changer et mes incapacités devant Lui et espérer en sa bonté, sa Grâce, sa puissance et ses promesses, c’est tout. En tout cas je peux te dire qu’enfin je ne ressens plus de culpabilité quand je lis et crois-moi ça fait du bien.
Le manque de pardon: un poison !
L’année dernière, en été, j’ai eu terriblement mal au ventre. Je ne comprenais pas pourquoi. Ca durait, et même empirait et rien n’y faisait…
J’étais en fait très en colère après une personne responsable qui avait fait beaucoup de mal à un ami qui en souffrait énormément. Plusieurs en priant pour moi me disaient de regarder dans mon coeur, me demandant si je n’avais pas un manque de pardon. Mais je refusais de voir…
Quand en priant pour moi Didier a eu cette image d’une poche pleine d’un produit noirâtre comme du mazout, j’ai tout de suite compris de quoi il s’agissait. C’était le poison du ressentiment, de l’amertume.
Et une espèce de lance brillante venait la percer, j’ai tout de suite su qu’il s’agissait du pardon, du vrai pardon, tel que je le connais mais que je n’avais pas accepté cette fois-là. Je me suis tout de suite repentie, et j’ai donné ce pardon. Il a fallu ensuite du temps pour que tous les dégâts que le poison avait fait s’en aille de mon corps (maux de ventre, cystite).
C’étaient les conséquences de mon manque de pardon. Le Seigneur était tout comprimé en moi, il n’avait plus la liberté d’agir comme il le voulait.
Quel enseignement le Seigneur m’a encore donné là. Que Dieu me préserve à tout jamais de laisser encore une telle chose se produire en moi. Tu sais, quand je vois les dégâts que le ressentiment avait fait dans mon cœur… je me dis que tellement de pasteurs et de chrétiens devraient se rendre compte à quel point c’est destructeur.
Prisonnière des mensonges
J’ai toujours aimé et j’aime la vérité !
Quel choc pour moi quand, alors que je chemine avec le Seigneur depuis pas mal de temps, Didier me dit, durant un temps écoute-prière : « Il y a beaucoup de mensonges dans ta vie. » Je l’ai regardé, complètement interloquée, me disant mais pour qui il se prend celui-là, il ignore comme la vérité est importante pour moi depuis toujours ! Et pourtant….c’était vrai.
Mon esprit fonctionnait le plus souvent avec des pensées mensongères qui me torturaient, m’enfermaient dans la tristesse, la colère, le désespoir, les envies de mourir, la haine de moi-même et la culpabilité. J’étais honteuse de cet état intérieur car je voulais témoigner que Jésus était vivant.
La morale religieuse a fortement influencé mon éducation où la culpabilité était très présente. Celle-ci s’est trouvée aggravée par les paroles de ma mère qui disait souvent : « j’ai souffert le martyr à ta naissance. » Je ne pouvais pas être heureuse puisque j’étais fautive d’avoir fait souffrir ma mère !
Cette culpabilité inscrite en moi s’est nourrie de tous mes échecs au fil des années au point de croire que je n’avais plus d’avenir. J’avais tout raté. Dieu devait être fâché sur moi et il fallait que je me débrouille seule encore et encore. « Vos pensées ne sont pas mes pensées » dit le Seigneur. (Isaïe 55:8)
Par un accompagnement dans un climat de confiance, d’écoute, de prière et d’amour, ce cercle infernal qui m’enfermait dans le malheur, la colère et la culpabilité a commencé à se briser.
Un à un, avec le Seigneur, il a fallu déloger et j’ai dû renoncer à chaque mensonge enfoui en moi ou venant des autres et dans lesquels je m’étais laissée enfermée au point de ne plus savoir qui j’étais réellement. J’étais en pleine confusion. Je me savais immature émotionnellement et me croyais condamnée à le rester.
Un véritable combat a alors commencé. La culpabilité et la confusion viennent du malin, le père du mensonge. Pour leur couper l’herbe sous les pieds, rien de tel que de leur opposer la Parole de Dieu, la Parole de Vérité.
Ainsi, je pratique la présence de Dieu qui est là, au cœur même de ma solitude. Même si je ne le sens pas, Jésus est à mes côtés « Je serai avec toi partout où tu iras » (Genèse 28:15)
Cette guerre contre les pensées est devenue mon premier job car je ne veux plus être complice des pensées mensongères qui m’éloignent de ma vraie identité : une enfant de Dieu, une femme, créée par amour, pour la vie et le bonheur.
En pratiquant cette discipline, je suis entrée en relation avec le véritable Seigneur et non plus avec les fausses images que j’avais de Lui. Je vois aussi se transformer progressivement les relations avec moi-même et avec les autres. Quelle victoire le jour où, devant la glace, j’ai pu me dire : « je t’aime ».La relation avec ma mère a également évolué positivement vers une meilleure compréhension mutuelle et une plus grande liberté intérieure, dans le respect et la différence.
Quand je rechute et laisse les pensées mensongères me dominer, j’apprends à me relever en me réfugiant sur le cœur transpercé de Jésus qui m’offre sans cesse son pardon et son repos.
J’ai juste à lui rendre ce qui lui appartient : mon péché, mes faiblesses, tous les mensonges auxquels je me suis habituée et la culpabilité. Oui, c’est pour tout cela qu’Il est venu, lui qui est mort sur la croix et ressuscité pour moi comme pour chacun. Si je lui reprends ce qui lui appartient, je suis une voleuse, non ?!
Pouvoir parler avec quelqu’un en toute transparence et confiance, sans me sentir jugée mais au contraire en me sentant comprise, m’a été d’une aide précieuse.
J’ai retrouvé goût à la vie. Je me sens de plus en plus libre, avec une confiance grandissante pour mon avenir et mon intimité avec le Seigneur s’approfondit.
L’œuvre de la croix
Laisse-moi te raconter mon rêve… Je suis allongée face contre terre. Des chiens m’entourent et aboient. En face, le trône de Dieu et à côté de moi se tient Jésus. Les chiens ne cessent d’aboyer sur moi et vers le trône. Dieu me dit : « Qu’as-tu à dire ? » Je ne dis rien. Il n’y a rien à dire. Mais à la place je rampe pour me placer derrière Jésus dans son ombre qui forme une croix et je lui tiens les chevilles.
Jésus prend alors la parole et devient translucide. Je peux alors lever la tête pour voir la lumière du Père à travers le Fils. Je ne comprends pas ce qu’il se dit mais je sais ce qu’il se passe :
La loi et le diable me condamnent, mais à travers le sacrifice de Jésus et par son sang qui purifie de tout péché, Je suis déclarée juste et Dieu le Père me voit pure et sans tache car je me tiens derrière Jésus, c’est à dire sous la grâce et non plus sous la loi.
Les chiens ont fermé leur clapet et se sont barrés… ha-ha !